mercredi 13 mai 2015

Histoire de Ciùn 2 : Une nouvelle civilisation

« Je ne crois pas à toutes ces histoires, nous en avons déjà discuté plusieurs fois et je ne te crois pas. Moi ce que je sais c'est que ça fait des lustres que nous sommes ici, sinon comment expliquer que nous en soyons là. Tu ne comprends pas, comment expliquer que nous avons une civilisation si avancée et un royaume en place si nous n'étions pas là depuis toujours. Tes théories ne sont que des frasques mon frère, et je suis désolé de briser là tes rêves de surnaturel et d'histoires aussi abracadabrantes les unes que les autres.
C'est toi qui ne veux pas comprendre, tête de pioche que tu es. Je ne me base pas sur des faits farfelus, mais sur des preuves.
Des preuves ? D'accord, je suis prêt à te croire mais si tes preuves sont solides, parce que jusque là je ne te crois pas le moins du monde. »

Prise de territoire

Il y a quelques semaines j'étais à Berbarak au fin fond de Sombreplaine, car c'est là qu'Enguerran de Lamarche a fait transférer les archives de Castel-Moîran. Il m'a fallu jouer des pieds et des mains pour y avoir accès. Finalement la perspective d'avoir une personne sachant lire et capable de les aider à classifier cette masse incroyable d'écrits les a persuadé du bien fondé de ma demande.
C'était culotté de ma part, mais l'essentiel était de parvenir à mes fins, et je n'ai pas été déçu. Quoi que... la famille Lamarche n'a jamais été très ordonnée et les archives avaient plus l'air d'un tas d'immondices qu'autre chose. Ma première semaine fut donc totalement consacrée au rangement, ce qui ne fut pas une mince affaire. Mais ça t'importe peu je vois.
Donc une fois enfin rangées ces archives s'avérèrent inestimables par leur contenu. Ecoute bien, car comme tu le sais, nous avons peu d'écrits à propos de notre passé, nous nous transmettons nos traditions, nos coutumes et nos histoires de façon orale. Hors, j'ai fini par faire main basse sur un ensemble de longs rouleaux de tissus brodés, dessus nul paysage ou de quelconque fleur, mais des écritures. J'ai soigneusement noté toutes les phrases d'une langue extrêmement proche de la nôtre. J'en conclu donc qu'il s'agissait là de notre langue telle que parlé autrefois. L'auteure, une femme que je crois être une ancêtre de la famille de Coeur-Vaillant, racontait là comment sa famille et celles d'autres personnes qu'elle ne cite pas vraiment, décidèrent de partir vers l'ouest. Tu te rends compte ? C'est le récit de leur périple qui se déroulait là devant mes yeux au travers de cet incroyable témoignage ! J'y appris qu'une décision importante avait été prise par ces personnes : conquérir ces terres pour s'y installer. Mais au fil de leurs voyages ils se sont rendus compte qu'il n'y avait rien à conquérir, parce qu'il n'y avait personne à vaincre pour cela.

Prospérité

Puisqu'il n'y avait aucune résistance de qui que ce soit, les familles se sont réparties les terres pour s'installer. Cela prit des années avant que toutes aient trouvé le meilleur endroit pour s'établir. Une nouvelle terre pour une nouvelle vie. Les familles prospérèrent rapidement, développant la culture et l'agriculture, bâtissant d'immenses châteaux et de magnifiques cités.



Le texte de cette ancêtre de la famille Cœur-Vaillant disparu quelques temps après sa découverte par Aymar le Preux. L'érudit ne put justifier ses dires et perdit toute crédibilité, sa théorie fut alors rejetée au profit de la version qui reste encore aujourd'hui officielle : les hommes ont toujours habité la terre de Ciùn.


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