mercredi 13 mai 2015

Lieux de Ciùn 5 : Dun-Arolt

Qui s'en prend à l'un de nous subira notre courroux.

Présentation

Vous souhaitez faire le tour des plaines de Dun-Arolt ? Bon dieu qu'elle mouche vous a piqué ? Vous êtes pas bien, faut faire gaffe hein car sont pas commodes les seigneurs des plaines, ils aiment point les étrangers fanfaronneurs dans vot' genre. Mais c'est vous qui payez, alors ça sera selon votre bon désir et de votre responsabilité, moi je ne suis qu'un guide. Si vous êtes toujours d'accord après ma p'tite histoire et que vous allongez les demi-lunes, dans ce cas nous laisserons passer la nuit avant de partir en expédition. Oui j'ai bien dit expédition, car ça n'a rien de reposant un voyage dans les plaines de Dun-Arolt, étranger.
Très bien, parfait ! Je vous aurais prévenu. Donc vous êtes ici à la Fierté de Quissiac le seul est unique relais de Dun-Arolt, vous êtes au point d'entrée et de sortie de ces multiples seigneuries. Et gare à vous si vous vous risquez à passer dans l'une d'elles par ailleurs qu'ici, il vous en cuirait surement par quelques coups de bâton, ou la mort si vous vous rebellez. Tout le pourtour est surveillé, de jour comme de nuit, et depuis que la guerre de ceux qui veulent devenir rois a débuté et ben ils sont à cran, à croire qu'ils ont quelque chose à caché, pourtant il n'y a que des plaines ici, c'est presque tout plat. 'Fin bref, quoi qu'il en soit, voilà ce que je sais sur les seigneurs des plaines.

La seigneurie de Quissiac

Il y a très longtemps, vivait ici une seule et même famille, les de Quissiac. Ses membres étaient très proches les uns des autres, c'était une véritable famille, soudée dans tous les évènements de la vie. Enfin presque tous les évènements. C'était il y a presque cent ans maintenant. Le pauvre seigneur Eudes de Quissiac se retrouve sans aucun héritier mâle après le décès de son épouse pour reprendre les terres. Mais il avait deux donzelles qu'il se retrouva donc forcé de marier avec des familles de la basse noblesse qui étaient à l'époque serfs des de Quissiac. Seigneur Eudes n'eut pas vraiment le choix, pour bien marier ses filles et éviter le déshonneur il devait offrir de sacrées dotes à leurs futurs gendres. Vous voyez où je veux en venir ? Non ? Et bien les deux filles de Eudes, elles ont épousé les héritiers des familles Ban et Ferlance qui ont reçu en dotes une bonne partie des terres des de Quissiac, je crois qu'on appelle ça anoblir, ça reste rares comme cas. Quoi qu'il en soit le problème allait être un peu le même, qui de la famille Ban ou Ferlance récupèrerait le reste des terres une fois Eudes passé à trépas ? Aucun des deux, vous vous en doutez bien puisque la seigneurie des de Quissiac est toujours là. Les années avaient passé et le chagrin de la perte de son épouse s'envola. Et v'là que le seigneur, pourtant fort âgé tomba en amour d'une dame d'un certain âge elle même veuve. Le destin voulu que la dame encore féconde lui offrit le fils qu'il espérait tant. Autant vous dire, étranger, que les familles Ban et Ferlance n'exultèrent pas de joie en apprenant ça car la seigneurie ne leur reviendrait pas. C'est une belle histoire que celle-ci car Eudes aimait ses filles et ses gendres, et encore plus son fils, alors en fin de compte, tout cela fut l'élément fondateur de Dun-Arolt.

Si vous suivez la route qui part d'ici vous arriverez à Quissiac, la capitale, vous verrez c'est une ville particulière car les plus vieilles maisons ont été construites de bois, oui oui, de bois, ce qui est rare. Il faut dire qu'autrefois il y avait de belles forêts ici avant qu'ils ne se décident à tout couper pour construire tout ça, quel gâchis, maintenant il ne reste à perte de vue que des plaines et des champs. Le blé est d'ailleurs la principale ressource de Dun-Arolt et fourni une grande partie de la farine de la terre de Ciùn, c'est en partie pour ça que les lieux sont bien gardés et qu'on aime pas trop ceux qui viennent d'ailleurs... comme vous.
Si vous suivez la route à l'ouest, vous parviendrez jusqu'au mémorial de Dame Joëlle de Quissiac, qui est en fait un croisement avec une route qui part vers la seigneurie de Ban et l'autre vers la seigneurie de Ferlance.

La seigneurie de Ban

Les gens de Ban sont de mon point de vue les pires personnes qu'il m'ait été donné de voir, je vs jure. Et si je dis ça en chuchotant c'est qu'il y a ici même quelque soldatesque qui vient de là bas. Comme je vous le racontais tout à l'heure, la famille Ban n'est noble que depuis quelques générations, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils en sont bougrement fiers, ils auraient bien tord de n'pas l'être. Néanmoins certains gèrent mieux l'ascension que d'autres et les gens de la famille Ban sont devenus arrogants et imbus de leur personne. J'en veux pour preuve leur donjon le castel de Ban, qui est vraiment à la mesure de leur démesure. Je ne peux même pas vous dire depuis combien de temps ce château de malheur est en construction, mais je peux vous dire qu'ils ont toute une aile dont les couloirs ne sont que succession de geôles aussi bondées que la Fierté de Quissiac. Pourquoi bâtir un tel édifice ? Ils comptent faire quoi ? Mettre toute la populace dedans ?
A la limite je ne veux pas le savoir, vous vous rendrez compte par vous même le moment où vous aurez passé le pont levis. Mais restez sur vos gardes.
La famille Ban a su tirer profit de leurs nouvelles terres principalement recouvertes de champs de blés, comme presque tout Dun-Arolt. A l'extrême sud, proche de la frontière avec le duché de Mor-keliz se trouve la grande carrière d'où les serfs extraient les pierres noires pour la construction du donjon de Ban. Les rumeurs disent que beaucoup d'hommes, de femmes et d'enfants sont morts là bas, mais les lieux sont bien surveillés et personne n'est capable de confirmer ce qu'il s'y passe. Il paraîtrait que le jeune seigneur de Quissiac a demandé des comptes au vieux seigneur de Ban et que la réponse n'enchanta pas de Quissiac. Aussi je vous conseille fortement de pas y mettre les pieds, il y a bien mieux à voir en Dun-Arolt, des lieux bien plus calmes et moins dangereux.

La seigneurie de Ferlance

Troisième, mais pas forcement dernière, des trois seigneuries de Dun-Arolt, Ferlance est l'élément qui maintient la stabilité entre les seigneuries des plaines.

Auriol Ferlance était un homme dans la droite lignée de cette famille visionnaire. Lorsque lui est accordé la main de Béatrice de Quissiac il saisi tout l'honneur qui leur est fait, à sa famille et lui. Il promet de faire prospérer sa seigneurie et de faire en sorte que les seigneurs des plaines soient aussi souder que possible. Sa famille exploitait déjà quelques mines d'où on tirait divers métaux et du charbon. Passionné par la sidérurgie et les arts de la forge, Auriol permis aux seigneurs des plaines de s'armer et de se protéger face à leurs nombreux voisins. Depuis les secrets des Ferlance se transmettent, de génération en génération, et je sais que dans leurs forges du Castel Ferlance les maîtres artisans préparent de nouvelles armes, je payerais cher pour voir ce qui s'y passe, moi qui vient de là bas. J'ai d'ailleurs moins de réticences à vous faire visiter cette seigneurie, j'espère que vous n'avez rien contre ?

Lieux de Ciùn 4 : La baronnie de Monfort

Nous sommes l'écho des vagues.

Présentation/histoire

Chères consoeurs, chers confrères et amis Francs-marchands. C'est avec une joie non dissimulée que je me trouve devant vous, car c'est une femme qui a risqué sa vie que vous voyez là. Comme vous le savez j'ai entrepris depuis plusieurs mois de visiter les échoppes de notre organisation de la désormais baronnie de Monfort. C'était pour moi l'occasion de découvrir cette partie de terre de Ciùn qui m'était totalement inconnues. Et ce voyage fort intéressant. J'y ai cependant découvert des faits alarmants pour notre organisation.

Nous l'avions appris il y a quelques mois la seigneurie de Monfort, après des années de guerre contre la seigneurie voisine, a remporté la victoire qui a conduit à la reddition de la famille de Bel-Horizon. Suite à quoi la seigneurie de Monfort est devenu une baronnie. Bien sur tout cela est plus complexe qu'il n'y paraît et je vais y revenir en vous donnant mes observations de la vie dans les trois plus grandes villes de cette baronnie.

Bel-Horizon

Je suis arrivée à Bel-Horizon il y a un peu plus de deux mois, chargée par messire Bernault de m'assurer de la bonne tenue des comptes de l'échoppe du forgeron Gerbert étant affilié aux Francs-marchands. Et ma caravane n'avait pas encore franchi la grande arche d'entrée que les premières difficultés nous ont rappelé à la triste réalité. Comme nous d'autres voyageurs attendaient avec patience et dans le froid de la saison qu'on veuille bien les laisser passer. Les gardes, potant la livrée de la famille Monfort passaient tout le monde et toute cargaison en revue. Après d'après négociation et un pot de vin on nous laissa circuler dans la ville. Je fut alors frappée par l'état calamiteux de la ville. Les belles demeures, les remparts et même les habitants portaient les stigmates de la guerre.
J'étais déjà venue ici quelques années au par avant et la différence entre la Bel-Horizon de mes souvenirs et celle d'aujourd'hui m'écoeura. D'une cité florissante, joyaux de la côte bleue il ne restait plus qu'une ville comme tant d'autres où la famine et la misère régnaient, une ville tombée entre les mains de l'envahisseur. Nous avions de très bonnes relations avec Guillaume de Bel-Horizon et je suis peinée de vous apprendre son récent décès. Il laisse derrière lui une terre qui auraient eu grand besoin de sa grande clairvoyance.
Je suivi la grande rue, l'artère principale, qui descendait sur l'un des plus grand port du monde. Et si je parle au passé la raison en est que peu de bateau mouillent encore dans cette baie où il ne reste plus que des carcasses de navire en partie coulée. La bataille finale eut lieu là d'après les explications de Gerbert. Les navires de Monfort ont attaqué par surprise dans le port même. Alors que la bataille navale s'engageait, les navires vomirent les soldats de Bel-Horizon. Ceux-ci se dispersèrent. Les moulins au sud de la ville furent pris en un rien de temps. Le nord quant à lui résista et les soldat de Bel-Horizon aidés des villageois tentèrent de reprendre le contrôle. Mais les machines de guerre embarquées à bord des navires de Monfort balayèrent les poches de résistance. Guillaume de Bel-Horizon n'eut pas le choix et déposa les armes, le cœur déchiré de voir les somptueux bâtiments construits pas ses ancêtres réduits en poussières.
J'ai ramené avec moi les livres de comptes du forgeron, celui-ci ayant perdu son échoppe durant l'attaque a décidé d'aller faire sa vie ailleurs. Comprenez par là qu'il n'y a plus de comptoir Franc-marchand à Bel-Horizon. Nous avons perdu là un point stratégique et en l'état des choses je ne conseille pas une tentative d'implantation car la stabilité et la sécurité des lieux ne sont pas assurées. Les rumeurs sur l'approche d'une armée venant de Noir-rocher m'avait convaincu de partir. Je ne suis resté sur place que le temps de mettre en ordre mon départ vers une autre ville. Je quittais donc Bel-Horizon le lendemain le vague à l'âme.

Clair-Rivage

Je pris ensuite la direction de Clair-Rivage en empruntant la route de la côte Bleue. Nous y avons croisé des cohortes de soldats qui prenaient possession des divers points stratégiques de la seigneurie de Clair-Rivage. Avec un peu de négociation nous passions les barrages mis en place sans trop de difficulté. Plusieurs jours plus tard nous arrivions en vue de Clair-Rivage. Ici nulle guerre, bien que la garde semblait être renforcée et que la tension était palpable. Les conflits qui secouent ce monde ne semblent pas avoir eu d'emprise sur la cité qui reste le joyau de la Côte bleue. A mon arrivée le soleil se levait sur l'étang à l'est et sur la mer à l'ouest, entre les deux les double remparts, le fort et les nombreuses bicoques s'étalant au nord et au sud. C'est le seigneur des lieux, le baron Berthaire de Monfort qui me reçu. Ce n'était pas là le fruit du hasard ! Après avoir dressé un portrait l'apologie de sa politique et d'élogieux compliment sur l'utilité de notre ordre qu'il m'annonça fermer « provisoirement » les routes commerciales. A ce moment là il m'ordonna de clore les comptes de nos échoppes avant que celles-ci ne passent sous la bannière de la famille Monfort. Je suppose, que fort d'une grande victoire sur son voisin, le baron a cru pouvoir récupérer nos actifs et ainsi avoir un contrôle sur la voie commercial qui coure du port de Dogal jusqu'à Noir-Rocher. Je préconise à l'assemblée des Franc-marchands de prendre les mesure nécessaires.

Le port de Dogal

Dernière étape de mon périple, Dogal. Cette cité la plus au nord de la terre de Ciùn. Son port est très fréquenté de part sa proximité avec le duché de Mor-keliz, ce dernier profitant pour importer et exporter diverses marchandises. Les lieux en eux-mêmes n'ont rien de particuliers, le port ne peut accueillir qu'une petite dizaine de navires. J'ai repéré quelques bateaux à l'allures étranges. Est-ce que la famille Monfort travaille secrètement sur un chantier naval pour produire de nouveaux vaisseaux de guerre en vue de prendre Noir-Rocher ?

Cet endroit garde selon moi une part de mystère qu'il nous faudra découvrir tôt ou tard.

Lieux de Ciùn 3 : L'île de la baleine

Nous vivons heureux car nous vivons cachés.

Au plus profond de l'ancienne prison royale, dans une geôle aujourd'hui inutilisée, ces mots sont gravés dans la pierre. Le nom du prisonnier qui « vivait » là au par avant n'est pas connu, mais son témoignage est précieux et éternel.

Présentation/Histoire

Toi qui passe ici, dans ce taudis où des centaines de condamnés ont déjà trouvé la mort, prend un peu de temps pour lire mon récit car je sais qu'il t'aidera. Regarde par cette fenêtre aux larges barreaux et contemple l'île de la baleine, le rêve que tout homme ici aimerait atteindre mais que personne n'aura jamais.
La majorité des malheureux ou des forçats arrivants du continent ne se doutaient même pas qu'une telle île existait et encore moins que celle-ci avait réellement cette forme qui lui donna son nom. Je ne sais pas vraiment comment les premiers habitants se sont rendus de la forme de cette îles, et à vrai dire j'ai cru que c'était parce que des baleines se trouvaient dans les environs. Mais je ne vais pas m'étendre plus longtemps sur la forme de cette île car c'est au mieux une coïncidence, et au pire une invention d'un esprit dérangé. Tu te demandes pourquoi tu n'as jamais entendu parlé de cette endroit, pourtant cette terre perdu loin de la côte est de bonne taille. Et bien c'est parce que ses habitants, qui ont en tout état de cause colonisé le dernier territoire de la terre de Ciùn, sont des gens pour le moins discrets, sédentaires et protectionnistes vis à vis de leur île. Et je dois dire que si les rumeurs à leur propos sont vraies je ne peux que les comprendre... et les envier.
Je vais donc te dire tout ce que je sais de cette île et de cette prison où tu te trouves actuellement. Et si d'aventure tu arrives à t'échapper d'ici ou si par miracle tu es relâché surtout ne retourne pas sur le continent car la vie sur cette île est tout ce que tu peux rêver de mieux.

Flanc-de-falaise

Regarde l'île ? Pas la moindre bicoque à l'horizon, tu pourrais donc la juger inhabitée ou seulement par quelques personnes s'étant retrouvées là par hasard. Mais en réalité, de l'autre côté, non loin de l'oeil de la balaise se trouve l'unique cité de l'île : Flanc-de-falaise. Je ne vais pas vous la décrire je n'y suis jamais allé, ce que j'en sais m'a été rapporté par d'autres prisonniers. Il paraitrait qu'elle est construite autant sur la terre, sur la mer et dans les airs car justement construite en partie sur une large falaise. Les maisons de bois, oui, vous lisez bien, de bois, s'accrochent sur la roche ou narguent sur leurs pilotis une mer jamais en colère. Au pied de la falaise justement une large crique faisant office de port et où divers bateaux mouillent le temps de quelques heures, d'une nuit ou d'une vie. C'est de là que vient le navire qui ravitaille la prison, nous pouvons le voir arrivant du nord.
Concernant sa population, le vieux Roque, le doyen des prisonniers me disait qu'elle n'avait aucune mesure avec les autres cités du continent ; De part sa taille déjà, à peine plus de deux milles âmes, mais aussi par son mélange de genres et de cultures. Cela rejoint une de mes théorie qui consiste à penser que les habitants de l'île viennent en partie d'un peu partout des terres de Ciùn. Pour appuyer la différence avec les seigneuries, baronnies et consorts l'îles et Flanc-de-falaise n’appartiennent pas une seule personne ou à une famille. En fait la cité et l'île car les deux sont étroitement liées sont gérées par un conseil de personnes influentes qui sont, soit disant, à même de prendre les bonnes décisions. L'histoire leur donne raison, car de mémoire du vieux Roque, jamais il n'y eu le moindre problème... ou de problème qui c'est su si vous voulez mon avis.
Si jamais je sorts d'ici vivant j'irais vivre à Flanc-de-falaise la vie m'y a l'air tellement paisible...

Les mines

On pourrait se demander pourquoi cette île attire les personnes qui y résident ? Elle n'est pas assez grande pour que puissent cohabiter la culture et l’élevage. Alors de quoi peuvent-ils bien vivre ? La pêche pourrait être une bonne réponse elle ne me paraissait même crédible avant que je ne me renseigne un peu plus et qu'elle perde tout crédit à mes yeux. De temps à autres, lorsque la nuit tombe, partent discrètement de Flanc-de-falaise des navires chargés d'une cargaison pour le moins précieuse. En réalité, et je dois encore cette révélation au vieux Roque, il y aurait dans les collines diverses mines et l'îles regorgerait de métaux et de pierres précieuses. C'est en exploitant ces mines que les iliens parviendraient à ne manquer de rien. Le plus étonnant dans tout cela c'est qu'aucun seigneur de la côte bleue n'ai encore entreprit de s'approprier l'île. Est-ce le signe que le vieux Roque, dans sa sénilité racontait n'importe quoi ? Non je crois en l'existence de ces mines.

La prison royale

J'ai presque écrit sur tous les murs de ma cellule, il ne me reste que peu de place pour traiter de cette fichue prison. Il y aurait là aussi long à dire. Je garderais pour moi les raisons qui m'ont fait me retrouver ici car qui s'en soucis vraiment ? Personne, même pas vous qui lisez ces lignes.
Cette prison a été construite dans un temps reculé, avant même qu'Eole ne devienne roi. Elle était déjà un lieu d'internement pour la racaille. Après le couronnement du roi la prison a vu arriver de nouvelles personnalités, pour la plus part des exilés politiques. Il faut dire que l'endroit est idéal, un donjon construit sur un rocher, que l'on ne peut rejoindre que part bateau ou à pied lorsque la marée le permet. Je...

Les marques sont effacées et une autre écriture prend le relais.


Le roi est mort, emportant avec lui nos noms et notre passé. Il ne nous a fallu que peu de temps avant que nos cellules ne soient ouvertes et que nous regagnions notre liberté. Tout le monde nous croit morts de faim, de soif ou de maladie mais il n'en est rien. Nous vivons ici de notre plein gré dans ce qui est désormais notre demeure.

Lieux de Ciùn 2 : La baronnie des Cœur-Vaillant

À Cœur-Vaillant rien d'impossible !

Il est dit, de réputation ou de rumeurs, que cette région est le berceau d'une malédiction : celle des Cœur-Vaillant.
Une dizaine d'années avant la disparition d'Éole, cette seigneurie, ou du moins sa ville portuaire Noir-Rocher, fut désignée comme mouillage principal de la flotte royale. Plusieurs mois après cette nomination, une étrange maladie emporta Gontrand de Cœur-Vaillant, qui avait œuvré avec foi durant des années pour obtenir du roi cette désignation. Ce à quoi son fils ainé, Armand, marin aguerri et servant sur le Vifvent, un des navires de la flotte royale, reprit le flambeau. Hélas, peu de temps après, son corps fut retrouvé au pied de Noir-Rocher. Et cela ne s'arrêta pas là ; le jeune frère d'Armand, Bucelin, lui succéda : il ne garda le titre de seigneur qu'une nuit car au matin, il gisait dans son lit terrassé par un improbable arrêt du cœur.
Tout le monde se posa des questions et le jeune Sénechal, Loup de Persenac fut envoyé pour enquêter sur ces étranges évènements. Son investigation durant une semaine au bout de laquelle il remit son rapport au roi. Ce document fut gardé secret et son contenu ne fut révélé qu'à la personne qui reprit la succession. La famille Cœur-Vaillant souffrait d'une absence d'hommes capables de devenir seigneur. Le roi n'eut d'autre choix, et à titre exceptionnel, de laisser la jeune fille de Gontrand, la frêle Arkrielle, prendre les rênes de la seigneurie. Ce choix fit des émules parmi les autres seigneurs du royaume, mais cela ne dura qu'un temps : celui pour Arkrielle de montrer qu'elle avait les épaules suffisamment solides et un caractère assez fort pour diriger les affaires de la famille.

À la mort du roi Éole, Arkrielle, devenue une jeune femme responsable et respectée, vit le danger que représentait le tragique événement et décida de se lancer dans une conquête des plus folles, attaquer avant de se faire assaillir. Beaucoup de ses voisins lorgnaient sur sa seigneurie depuis qu'elle en avait pris en main sa destinée. Seule la protection du roi les empêchait d'envahir les domaines des Cœur-Vaillant. Arkrielle profita de la présence des soldats de la flotte royale, alors au repos suite à la disparition des vents, pour augmenter considérablement son armée. Sa stratégie fut payante, les seigneuries de Malmandre et Foudrecroix tombèrent, Agion de Malmandre et Gilbert Foudrecroix prêtèrent allégeance à Arkrielle qui par la suite s’autoproclama Baronne. Elle devra désormais faire face à ceux qui, comme elle, envahissent les plus faibles pour satisfaire leurs ambitions.

Sites particuliers

Noir-Rocher

C'est la plus grande des villes de la côte Bleue, et comme son nom l'indique elle se situe sur un rocher noir comme le charbon. L’origine de cette couleur n'a jamais été clairement établie, certains évoquent un taux de charbon important, d'autres que le feu aurait consumé le rocher il y a longtemps. Noir-Rocher est située sur un piton rocheux, surplombant le port et la mer. Au sommet, immuable et centenaire, le château de pierres blanches des Cœur-Vaillant est un symbole fort pour le royaume d'Éole car il est le symbole de sa puissance maritime, ou plutôt il l'était. La ville s'est fortement agrandie depuis que les vents ont cessé, nombre de personnes qui vivaient en campagne sont venues y chercher refuge pour éviter les pillages en se plaçant sous la protection des Cœur-Vaillant. Cela eut de fâcheuses conséquences : insalubrité et famine, promiscuité et constructions dangereuses, mais la vie s'organisa. C'est ainsi que Noir-Rocher est devenue une des plus grandes cités de l'ex-royaume.
La ville est constituée de plusieurs quartiers qui regroupent les citoyens par classes sociales ; les nobles et la bourgeoisie vivant principalement dans ou autour du château. Le rocher en lui même est ceinturé de remparts qui défendent la cité. Aux pieds de ceux-ci s'étendent les nouvelles habitations, maisons de fortunes où en construction. La Baronne a récemment lancé la commande pour un second mur d'enceinte afin de protéger cette nouvelle population.
Aux pieds de la falaise, la flotte royale, aujourd'hui inutile, est amarrée au port d’où les navires sortent moins depuis que les vents se sont tus. Les marins vivent sur les navires autrefois glorieux, la plupart démâtés et transformés en habitations pour ceux qui, sans famille, avaient choisi de rester à Noir-Rocher après la mort du roi. Seul le Vifvent, navire amiral aujourd'hui propriété des Cœur-Vaillant a été conservé et est entretenu.

L'étang des salants de Niret

À deux lieues de Noir-Rocher se trouve le plus grand étang salant de la côte. C'est l'une des principales ressource naturelle de la Baronnie, ou tout du moins celle qui rapporte le plus. Ces salins sont dirigés par Niret un homme aujourd'hui âgé qui a voué sa vie à la récolte du sel et qui en paye le prix fort, il est atteint de la maladie du sel. Les étangs sont protégés par un contingent de soldats afin d'éloigner les brigands et signaler toute troupe hostile qui s'approcherait.

Fortvaillant


C'était autrefois la première demeure des Cœur-Vaillant, située sur une colline au centre des terres de la seigneurie. Peu après la fin de sa construction, qui dura pas loin de dix ans, Fortvaillant fut en grande majorité ravagée par les flammes. Le seigneur n'eut pas le courage ni l'argent nécessaire à la restauration du château. Il décida alors de changer de lieu d'habitation, tous suivirent la famille seigneuriale. Ils s'installèrent alors à Noir-Rocher. Aujourd'hui il règne une grande effervescence à Fortvaillant. La Chevalerie, ordre en pleine expansion a trouvé un accord avec Arkrielle de Cœur-Vaillant, dont elle intégra les rangs. Elle accorde des terres franches et le droit de d'habitation à l'ordre à Fortvaillant. Les chevaliers affluent de toute part pour aider au chantier.

Lieux de Ciùn 1 : Songe


Laisse toi porter par les vents.

Bonjour à tous,

Je vous en prie, asseyez-vous. Beaucoup d'entre-vous me connaissent déjà mais je vois de nouvelles têtes, comme quoi l'école recommence à attirer des élèves. Je suis l'intendant et historien royal Amédée le Songeur. J'interviendrai plusieurs fois au cours de votre parcours dans cette école pour vous raconter des faits historiques en rapports avec la géopolitique passée et actuelle.
Pour les plus anciens, vous allez me placer les différentes machines éoliennes de la ville. Pour les autres, je vais vous parler de l'ancienne capitale royale, l'endroit même où nous nous trouvons. Vous allez vite le comprendre, Songe est tout sauf une cité banale.

Fondation

Je suis né ici, à quelques rues de là dans une maisons qui aujourd'hui n'existe plus que dans mes souvenirs. A cette époque, je parle donc d'il y a plus de cinquante ans, Songe n'existait pas en tant que tel. Cela ne veux pas dire qu'il n'y avait rien de rien puisque une poignée de maisons formaient le bourg de Griseau, du même nom que la rivière qui traverse la ville. Les terres aux alentours faisaient parties d'une petite seigneurie tenue par la famille de Grandmont, ce nom vous dit quelque chose n'est-ce pas ? Oui c'est bien celui d'Eole. Nous nous sommes rencontrés lors de l'une des nombreuses visites de son père. C'était la première fois pour le futur roi qu'il sortait du château de Grandmont et lorsque il me vit courir et m'amuser entre les maisons du bourg il eut envie de me suivre et d'explorer les environs en ma compagnie.
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela ? Simplement parce que de c'est précisément notre rencontre qui donna l'idée au roi de faire construire la plus grande des cités ici même. Devenus amis nous avons passé des semaines, peut être même des mois, à parcourir et à découvrir la seigneurie. Nous savions que le bourg avait été bâti sur un lieu stratégique vis à vis de la région. Je ne m'étonna pas lorsqu'Eole, portant désormais la couronne, me demanda de lancer la construction de Songe à cet endroit. Je fut un brin attristé par la disparition du bourg, mais le roi dans sa clémence nous faisait là un cadeau précieux, une vie nouvelle où les difficultés seraient moindre. Ce qui fut vrai... durant quarante années.

Une ville incroyable

Me voici donc en compagnie d'un roi Eole voulant une ville moderne et nous savions parfaitement quelle chemin prendre pour parvenir à l'objectif. Un vent descendant des montagnes soufflait presque tout le temps sur le plateau et l'idée de bâtir la ville en harmonie avec lui. C'est ainsi que sont nés les premières éoliennes et autres machinerie. Grâce à elles les premières maisons de pierres, prouesse pour l'époque, furent construites en un rien de temps. En trois ans, tel un champignon, la ville avait poussé, Songe était née. Tout fut fait pour qu'elle soit telle que le désirait Eole, un lieu de vie, de culture et le symbole de son royaume.

Vous n'êtes peut être pas tous de Songe, je reconnais sur vos visage les traits des habitants de la côte bleue ou de plus loin encore. Peut être ne connaissez-vous pas encore bien la ville aussi un petit descriptif de ce que vous y trouverez ne vous fera pas de mal. Bien, la rivière Griseau coupe la cité en deux, à l'est se trouvent deux quartiers.
Le premier est là où vous vous trouvez. L'université est à la fois un ensemble de différentes écoles comme celle dédiée à l’ingénierie des vents ou la classe des hommes de lois ; mais aussi un lieu de vie où les étudiants tels que vous, les apprenties et les érudits venus des confins de la terre de Ciùn vivent pour quelques semaines ou quelques années.
Le deuxième n'est pas réellement un quartier en soit, c'est un endroit fermé depuis sept ans. Le château du roi a toujours accueilli ceux qui le souhaitaient et les portes n'étaient que des meubles parmi d'autres. Je crois bien que c'est le plus haut et le plus imposant édifice de la terre de Ciùn et ses tours sont visibles de Castel-Moiran. Et comme pour être un phare dans la vie de chaque habitant un feu brûle en haut de Pointe-ciel la plus haute de ses tours. Et même après la mort de roi certains ont voulu continuer à entretenir le feu, peut être dans l'espoir de donner à un nouveau roi un peu de lumière sur son chemin de ténèbres.

A l'ouest de la Griseau s'étend l'Enclave, là où vit la grande majorité des Songeurs. Ce quartier doit son nom à un incident grave qui intervint à la dixième année lorsqu'un glissement de terrain emporta les maisons à sa périphérie la plus à l'ouest. Le quartier s'en retrouva enclavé par un mur de terre et de roche. Depuis la terre a été repoussée et un mur de larges pierres ont été construits pour protéger le quartier d'un autre incident tragique. Si d'aventure vous longez ce mur prêtez donc attention aux chuchotements car dit-on les morts encore ensevelis gémissent leurs complaintes.

Vous noterez aussi que la ville ne dispose pas de remparts, car la cité de la paix ne saurait subir d'assaut.

L'après Eole et le renouveau

L'histoire de cette jeune ville couvre un temps relativement court. Créée il y a une petite cinquantaine d'années, elle a vécu sa jeunesse dans le faste avant que n'arrive la chute, aussi brutale qu'inattendue.
Lorsque le roi Eole nous a quitté, les vents qui soufflaient en terre de Ciùn se sont tues. Et ce fut pour les Songeurs la fin du monde. Comprenez bien, toute la cité était construite autour du vent, les systèmes d'égouts, d'acheminement, de déplacement et j'en passe. Tout c'est arrêté du jour au lendemain. La ville a alors commencé à pourrir, se couvrant d'une brume nauséabonde. En quelques mois un tier de sa population avait déserté les lieux, l'université fut même fermée pendant deux ans.
Nous avons bien tenté de garder le contrôle et de faire en sorte que le rêve d'Eole perdure. Mais comment garder une intégrité politique alors que le monde s'écroule ? Le château fut scellé en attendant que cette guerre de succession ne se termine et qu'un de ses seigneurs pose la couronne sur sa royale tête.
Depuis les vents sont revenus. Songe respire à nouveau et la paix dans cette partie du monde, grâce aux alliances passées nous assure une paix bien méritée.

Voilà chers élèves, j'espère avoir éclairé votre lanterne à propos de cette ville. Si vous avez des questions je suis à votre disposition.



Histoire de Ciùn 2 : Une nouvelle civilisation

« Je ne crois pas à toutes ces histoires, nous en avons déjà discuté plusieurs fois et je ne te crois pas. Moi ce que je sais c'est que ça fait des lustres que nous sommes ici, sinon comment expliquer que nous en soyons là. Tu ne comprends pas, comment expliquer que nous avons une civilisation si avancée et un royaume en place si nous n'étions pas là depuis toujours. Tes théories ne sont que des frasques mon frère, et je suis désolé de briser là tes rêves de surnaturel et d'histoires aussi abracadabrantes les unes que les autres.
C'est toi qui ne veux pas comprendre, tête de pioche que tu es. Je ne me base pas sur des faits farfelus, mais sur des preuves.
Des preuves ? D'accord, je suis prêt à te croire mais si tes preuves sont solides, parce que jusque là je ne te crois pas le moins du monde. »

Prise de territoire

Il y a quelques semaines j'étais à Berbarak au fin fond de Sombreplaine, car c'est là qu'Enguerran de Lamarche a fait transférer les archives de Castel-Moîran. Il m'a fallu jouer des pieds et des mains pour y avoir accès. Finalement la perspective d'avoir une personne sachant lire et capable de les aider à classifier cette masse incroyable d'écrits les a persuadé du bien fondé de ma demande.
C'était culotté de ma part, mais l'essentiel était de parvenir à mes fins, et je n'ai pas été déçu. Quoi que... la famille Lamarche n'a jamais été très ordonnée et les archives avaient plus l'air d'un tas d'immondices qu'autre chose. Ma première semaine fut donc totalement consacrée au rangement, ce qui ne fut pas une mince affaire. Mais ça t'importe peu je vois.
Donc une fois enfin rangées ces archives s'avérèrent inestimables par leur contenu. Ecoute bien, car comme tu le sais, nous avons peu d'écrits à propos de notre passé, nous nous transmettons nos traditions, nos coutumes et nos histoires de façon orale. Hors, j'ai fini par faire main basse sur un ensemble de longs rouleaux de tissus brodés, dessus nul paysage ou de quelconque fleur, mais des écritures. J'ai soigneusement noté toutes les phrases d'une langue extrêmement proche de la nôtre. J'en conclu donc qu'il s'agissait là de notre langue telle que parlé autrefois. L'auteure, une femme que je crois être une ancêtre de la famille de Coeur-Vaillant, racontait là comment sa famille et celles d'autres personnes qu'elle ne cite pas vraiment, décidèrent de partir vers l'ouest. Tu te rends compte ? C'est le récit de leur périple qui se déroulait là devant mes yeux au travers de cet incroyable témoignage ! J'y appris qu'une décision importante avait été prise par ces personnes : conquérir ces terres pour s'y installer. Mais au fil de leurs voyages ils se sont rendus compte qu'il n'y avait rien à conquérir, parce qu'il n'y avait personne à vaincre pour cela.

Prospérité

Puisqu'il n'y avait aucune résistance de qui que ce soit, les familles se sont réparties les terres pour s'installer. Cela prit des années avant que toutes aient trouvé le meilleur endroit pour s'établir. Une nouvelle terre pour une nouvelle vie. Les familles prospérèrent rapidement, développant la culture et l'agriculture, bâtissant d'immenses châteaux et de magnifiques cités.



Le texte de cette ancêtre de la famille Cœur-Vaillant disparu quelques temps après sa découverte par Aymar le Preux. L'érudit ne put justifier ses dires et perdit toute crédibilité, sa théorie fut alors rejetée au profit de la version qui reste encore aujourd'hui officielle : les hommes ont toujours habité la terre de Ciùn.


Histoire de Ciùn 1 : L’Exode

Au crépuscule de ma vie, il est temps mon cher Séverin d’aborder la dernière des légendes concernant notre civilisation. En tant que Bumbog, tu te dois de perpétuer ce que m’ont légué nos prédécesseurs. Et, si je te la raconte en ce jour, ce n’est pas parce que tu n’en étais pas digne, au contraire, ni même parce que cette histoire n’est pas importante. Mais en raison de la tradition de notre ordre. J’avoue avoir un problème envers cette procédure qui nous impose de terminer notre service de Bumbog par cette légende car beaucoup d’entre nous sont morts sans l’avoir transmise. A ma connaissance, il ne reste qu’une poignée d’entre nous au fait de cet événement fondateur de notre civilisation que nous appelons Exode.

Le déclencheur

Je vais commencer par le commencement et donc par une révélation. Nous autres habitants de la Terre de Ciùn ne sommes que des expatriés, des fugitifs. Oui, tu as bien entendu : nous ne sommes pas originaires d’ici mais d’au-delà de l’atlas du croissant de lune, de pays dont nous avons même perdu les noms. Je pourrais bien dire le sacro-saint « Il était une fois », mais nous ne sommes pas là dans un conte de fée Séverin mais plutôt dans la dramaturgie d’une histoire sombre, d’un passé douloureux. Quand cela s’est-il passé ? Je n’ai pas la réponse exacte à cette question, mais j’aurais tendance à dater le déclencheur à deux siècles, mais l’important n’est pas le moment, mais la nature. Le nom du phénomène est limpide, l’Exode, une migration d’une population d’un endroit vers un autre et provoqué par un besoin souvent naturel. Comme les habitants des montagnes basses qui descendent vivre dans les plaines durant l’hiver. Sauf que cet Exode là n’est pas du à la nature, mais par tout autre chose qui est venue sans qu’on ne l’attende, dévorante et détruisante, poussant les hommes, les femmes et les enfants à quitter leurs foyers mis en périls. Les villes et les campagnes sont alors abandonnées avant que l’ombre ne les engloutissent pour l’éternité. Jetés sur les routes nos ancêtres traînant avec eux les maigres affaires qu’ils purent emporter formèrent d’immenses cohortes qui convergèrent les unes vers les autres. Combien étaient-ils ? Nous supposons qu’à leur arrivée en vue de l’Atlas du croissant de lune, les survivants de peuples autrefois florissants étaient des milliers. Je vais t’expliquer pourquoi ce n’est que supposition mais avant sache qu’il je ne sais pas qu’elle est l’origine exacte de cette effroyable menace car nos prédécesseurs ont pris le soin, à tord ou à raison, de ne plus transmettre cette information. En revanche je sais que nous méritions cette Exode et que ce déclencheur ne provenait pas d’un élément extérieur mais bien de nous même.

A travers les montagnes

Les voici face à ses montagnes qu’aucun d’entre eux ne côtoyaient à part quelques aventureux. Les nuages inquiétants de fumées noires et rouges couvraient les royaumes déchus poussant les fuyards vers les pics rocheux et vers la mort. La mort rodait autour des fuyards désespérés qui s’en trouvèrent désordonnés, dispersés, le cœur débordant de peur. C’est là au milieu de cette catastrophe humaine qu’un homme nommé Kheb refusa ce destin funeste. Ce nom te dit quelque chose hein ? Il est le héros de bien d’autres légendes que je t’ai déjà enseigné. Cet homme providentiel redonna courage et foi à ceux qui en avaient besoin et guida tout le monde à travers les montagnes.
Les gravir fut difficile, éprouvant, et parfois mortel. Kheb le savait ils étaient poursuivis par ce qu’ils fuyaient et si jamais ils venaient à être rattrapés c’en serait fini d’eux. Prenant son courage à deux mains il réparti ses compagnons d’infortune dans différents groupes avec pour objectif que certains d’entre eux arrivent à survivre. L’histoire, ou du moins la légende lui donna raison et aujourd’hui encore, si tu es assez fou pour t’aventurer dans les hauteurs, tu trouveras les traces du passage de ces groupes d’ancêtres. Ce stratagème permis à beaucoup de s’en sortir, mais montra des limites car d’autres disparurent purement et simplement attaqués par des bêtes sauvages qui infestaient les montagnes ou tombant des falaises escarpées.

Sacrifice consenti

Kheb se trompait.
Les montagnes si elles ralentirent la menace ne l’écartèrent pas pour autant. Resté en retrait avec ses fidèles il devait trouver une solution. C’est à ce moment que la légende devient encore plus fantastique qu’elle ne l’est déjà. On évoque alors la magie ou l’intervention de forces surnaturelles qui aida Kheb et ses fidèles.
Etait-ce une bénédiction ou bien une malédiction qui fut lancée ? Peu importe à présent car cela fonctionna, cependant le prix à payer fut les vies de ces courageuses personnes. Aucun d’eux ne parvint à rejoindre la terre de Ciùn et à part Kheb aucun nom n’est resté dans nos mémoires. Pourtant nous leur devons la vie et à ce que l’on raconte ce seraient eux qui rôderaient dans les montagnes pour écarter la menace qui pourrait encore à se risquer jusqu’ici.

Cette terre qui s’offre à nous

Peu à peu les groupes parvinrent à sortir des montagnes, c’était la fin d’un long et éprouvant voyage et le début d’une nouvelle ère de paix. Devant eux s’étendait à perte de vue une terre vierge de la présence des hommes. Elle fut nommée terre de Ciùn, tu sais ce que veux dire Ciùn j’espère ? Oui cela signifie bien croissant de lune dans une des langues de nos ancêtres. C’est l’un des rares mots que nous utilisons encore.

Cette légende se finie fini bien, les hommes sont sauvés d’une destruction certaine. Mais l’histoire ne se répète-t-elle jamais Séverin ? Nous savons l’un comme l’autre que oui.
compteur pour blog