Qui s'en prend à l'un de nous subira
notre courroux.
Présentation
Vous souhaitez faire le tour des
plaines de Dun-Arolt ? Bon dieu qu'elle mouche vous a piqué ?
Vous êtes pas bien, faut faire gaffe hein car sont pas commodes les
seigneurs des plaines, ils aiment point les étrangers fanfaronneurs
dans vot' genre. Mais c'est vous qui payez, alors ça sera selon
votre bon désir et de votre responsabilité, moi je ne suis qu'un
guide. Si vous êtes toujours d'accord après ma p'tite histoire et
que vous allongez les demi-lunes, dans ce cas nous laisserons passer
la nuit avant de partir en expédition. Oui j'ai bien dit expédition,
car ça n'a rien de reposant un voyage dans les plaines de Dun-Arolt,
étranger.
Très bien, parfait ! Je vous aurais
prévenu. Donc vous êtes ici à la Fierté de Quissiac le seul est
unique relais de Dun-Arolt, vous êtes au point d'entrée et de
sortie de ces multiples seigneuries. Et gare à vous si vous vous
risquez à passer dans l'une d'elles par ailleurs qu'ici, il vous en
cuirait surement par quelques coups de bâton, ou la mort si vous
vous rebellez. Tout le pourtour est surveillé, de jour comme de
nuit, et depuis que la guerre de ceux qui veulent devenir rois a
débuté et ben ils sont à cran, à croire qu'ils ont quelque chose
à caché, pourtant il n'y a que des plaines ici, c'est presque tout
plat. 'Fin bref, quoi qu'il en soit, voilà ce que je sais sur les
seigneurs des plaines.
La seigneurie de Quissiac
Il y a très longtemps, vivait ici une
seule et même famille, les de Quissiac. Ses membres étaient très
proches les uns des autres, c'était une véritable famille, soudée
dans tous les évènements de la vie. Enfin presque tous les
évènements. C'était il y a presque cent ans maintenant. Le pauvre
seigneur Eudes de Quissiac se retrouve sans aucun héritier mâle
après le décès de son épouse pour reprendre les terres. Mais il
avait deux donzelles qu'il se retrouva donc forcé de marier avec des
familles de la basse noblesse qui étaient à l'époque serfs des de
Quissiac. Seigneur Eudes n'eut pas vraiment le choix, pour bien
marier ses filles et éviter le déshonneur il devait offrir de
sacrées dotes à leurs futurs gendres. Vous voyez où je veux en
venir ? Non ? Et bien les deux filles de Eudes, elles ont
épousé les héritiers des familles Ban et Ferlance qui ont reçu en
dotes une bonne partie des terres des de Quissiac, je crois qu'on
appelle ça anoblir, ça reste rares comme cas. Quoi qu'il en soit le
problème allait être un peu le même, qui de la famille Ban ou
Ferlance récupèrerait le reste des terres une fois Eudes passé
à trépas ? Aucun des deux, vous vous en doutez bien puisque la
seigneurie des de Quissiac est toujours là. Les années avaient
passé et le chagrin de la perte de son épouse s'envola. Et v'là
que le seigneur, pourtant fort âgé tomba en amour d'une dame d'un
certain âge elle même veuve. Le destin voulu que la dame encore
féconde lui offrit le fils qu'il espérait tant. Autant vous dire,
étranger, que les familles Ban et Ferlance n'exultèrent pas de joie
en apprenant ça car la seigneurie ne leur reviendrait pas. C'est une
belle histoire que celle-ci car Eudes aimait ses filles et ses
gendres, et encore plus son fils, alors en fin de compte, tout cela
fut l'élément fondateur de Dun-Arolt.
Si vous suivez la route qui part d'ici
vous arriverez à Quissiac, la capitale, vous verrez c'est une ville
particulière car les plus vieilles maisons ont été construites de
bois, oui oui, de bois, ce qui est rare. Il faut dire qu'autrefois il
y avait de belles forêts ici avant qu'ils ne se décident à tout
couper pour construire tout ça, quel gâchis, maintenant il ne reste
à perte de vue que des plaines et des champs. Le blé est
d'ailleurs la principale ressource de Dun-Arolt et fourni une grande
partie de la farine de la terre de Ciùn, c'est en partie pour ça
que les lieux sont bien gardés et qu'on aime pas trop ceux qui
viennent d'ailleurs... comme vous.
Si vous suivez la route à l'ouest,
vous parviendrez jusqu'au mémorial de Dame Joëlle de Quissiac, qui
est en fait un croisement avec une route qui part vers la seigneurie
de Ban et l'autre vers la seigneurie de Ferlance.
La seigneurie de Ban
Les gens de Ban sont de mon point de
vue les pires personnes qu'il m'ait été donné de voir, je vs jure.
Et si je dis ça en chuchotant c'est qu'il y a ici même quelque
soldatesque qui vient de là bas. Comme je vous le racontais tout à
l'heure, la famille Ban n'est noble que depuis quelques générations,
et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils en sont bougrement fiers,
ils auraient bien tord de n'pas l'être. Néanmoins certains gèrent
mieux l'ascension que d'autres et les gens de la famille Ban sont
devenus arrogants et imbus de leur personne. J'en veux pour preuve
leur donjon le castel de Ban, qui est vraiment à la mesure de leur
démesure. Je ne peux même pas vous dire depuis combien de temps ce
château de malheur est en construction, mais je peux vous dire
qu'ils ont toute une aile dont les couloirs ne sont que succession de
geôles aussi bondées que la Fierté de Quissiac. Pourquoi bâtir un
tel édifice ? Ils comptent faire quoi ? Mettre toute la
populace dedans ?
A la limite je ne veux pas le savoir,
vous vous rendrez compte par vous même le moment où vous aurez
passé le pont levis. Mais restez sur vos gardes.
La famille Ban a su tirer profit de
leurs nouvelles terres principalement recouvertes de champs de blés,
comme presque tout Dun-Arolt. A l'extrême sud, proche de la
frontière avec le duché de Mor-keliz se trouve la grande carrière
d'où les serfs extraient les pierres noires pour la construction du
donjon de Ban. Les rumeurs disent que beaucoup d'hommes, de femmes et
d'enfants sont morts là bas, mais les lieux sont bien surveillés et
personne n'est capable de confirmer ce qu'il s'y passe. Il paraîtrait
que le jeune seigneur de Quissiac a demandé des comptes au vieux
seigneur de Ban et que la réponse n'enchanta pas de Quissiac. Aussi
je vous conseille fortement de pas y mettre les pieds, il y a bien
mieux à voir en Dun-Arolt, des lieux bien plus calmes et moins
dangereux.
La seigneurie de Ferlance
Troisième, mais pas forcement
dernière, des trois seigneuries de Dun-Arolt, Ferlance est l'élément
qui maintient la stabilité entre les seigneuries des plaines.
Auriol Ferlance était un homme dans la
droite lignée de cette famille visionnaire. Lorsque lui est accordé
la main de Béatrice de Quissiac il saisi tout l'honneur qui leur est
fait, à sa famille et lui. Il promet de faire prospérer sa
seigneurie et de faire en sorte que les seigneurs des plaines soient
aussi souder que possible. Sa famille exploitait déjà quelques
mines d'où on tirait divers métaux et du charbon. Passionné par la
sidérurgie et les arts de la forge, Auriol permis aux seigneurs des
plaines de s'armer et de se protéger face à leurs nombreux voisins.
Depuis les secrets des Ferlance se transmettent, de génération en
génération, et je sais que dans leurs forges du Castel Ferlance les
maîtres artisans préparent de nouvelles armes, je payerais cher
pour voir ce qui s'y passe, moi qui vient de là bas. J'ai d'ailleurs
moins de réticences à vous faire visiter cette seigneurie, j'espère
que vous n'avez rien contre ?